Interview publiée dans le cadre de l'opération « On l'ESS la place ! ». Elle a été conduite par Adèle Jonas, en Service Civique pour la Semaine étudiante pour l'économie sociale et solidaire.
En quelle année es-tu, qu'est-ce que tu étudies ?
Actuellement, je prépare un diplôme universitaire d'enseignement complémentaire de didactique du français (sur 1 an) à la Sorbonne Nouvelle afin de me spécialiser en Français Langue Étrangère dans un premier temps. Ce semestre-ci, j'étudie la phonétique du français, l'anthropologie de la communication, les méthodes d'enseignement et enfin, les stratégies d'apprentissage d'une langue nouvelle.
Quel a été ton parcours avant ça ?
J'ai fait une Seconde « IGC » (Information de la Gestion et de la Communication), je suis ensuite allée en Première « Communication et en Terminale Marketing ». Après deux années de coupure de 2010 à 2012, j'ai finalement entamé mes études supérieures à l'Université Paris Diderot en m'inscrivant dans une licence « LLCER » (Langues, Littératures et Civilisations Étrangères et Régionales) spécialisée en langue coréenne.
Après avoir validé ce diplôme, j'ai continué dans cette voie en Master « LLCER - Études coréennes ». Ma première année était axée sur la recherche et concernant la seconde année, j'ai opté pour le parcours professionnalisant.
Tu travailles au coworking ESS'pace, quel est ton projet là-bas ?
L'objectif de ce projet est de les aider à améliorer nettement leurs compétences linguistiques, tant à l'écrit qu'à l'oral, et à acquérir des connaissances socioculturelles afin d'être capable de maîtriser toutes les nuances de la langue de Molière qui leur posent problème.
Quand as-tu commencé et pourquoi ?
Tout d'abord, l'idée de ce projet a vu le jour en octobre 2017 lorsque j'ai été sollicitée par des amies et apprenantes sud-coréennes du français pour les aider à préparer un concours pour entrer dans une prestigieuse école de traduction et d'interprétation à Séoul pour l'une, et à composer un dossier de candidature pour prétendre au poste d'interprète chez Hyundai en Algérie pour l'autre.
Après mûres réflexions et à la suite de la réussite impressionnante de mes deux amies sud-coréennes, je me suis lancée en janvier après avoir complété le dossier pour obtenir le Statut National d'Étudiant-Entrepreneur avec le PEPITE CréaJ-IDF et ainsi, avoir la possibilité de substituer mon stage de fin d'études par ce projet entrepreneurial.
À partir du moment où j'ai reçu l'attestation de mon statut d'étudiant-entrepreneur avec l'accord des responsables de mon département universitaire, j'ai réellement commencé à plancher sur mon projet en février 2018.
Comment est-ce que tu associes ton engagement et ta volonté d'entreprendre, avec tes études, maintenant et dans le futur ?
Mes études sont tout à fait en phase avec mon projet entrepreneurial et je ne pouvais pas être plus chanceuse et épanouie. Concernant les cours que je suis ce semestre-ci, je les ai soigneusement choisis en fonction de mon projet et pour répondre aux besoins de mes (futurs) bénéficiaires.
Quand as-tu découvert l'Économie Sociale et Solidaire ?
J'ai découvert l'Économie Sociale et Solidaire en complétant le formulaire de candidature de l'ESS'pace pour rejoindre la promotion de février 2018. Dans ce formulaire, il était expliqué, dans les grandes lignes, ce qu'est l'ESS et en quoi mon projet pouvait s'y inscrire. Ensuite, étant également accompagnée par Enactus France qui est notamment axé sur l'Économie Sociale et Solidaire, j'ai pu en apprendre davantage sur les différents impacts que pouvait avoir mon projet. Toutefois, c'est grâce à l'ESS'pace que j'ai pu saisir d'autres caractéristiques de cette économie telles que la coopérative ou encore l'association.
© Solidarité Étudiante
En quoi ça te plaît comme forme de travail et d'économie ?
En plus, le fait d'avoir la possibilité de me créer un travail sur mesure et de gérer mon activité selon mes conditions dans un premier temps est une source de motivation. Concernant l'espace de coworking de l'ESS'pace comme autre forme de travail, il représente mon lieu de prédilection pour travailler sur mon projet. L'ambiance y est agréable, l'équipe et les coworkers sont tous bienveillants et sérieux. C'est vraiment une atmosphère qui donne envie de travailler de façon productive, ce qui n'est pas toujours le cas lorsqu'on travaille chez soi. Séparer ma vie personnelle (chez moi) et ma vie professionnelle (espace de coworking en l'occurrence) me semble important à l'heure actuelle.
En soi, mon projet intègre une dimension d'ESS grâce au fait que je prodiguerai une éducation et un enseignement de qualité, impliquant des impacts en termes de ressources financières, sociales et surtout humaines auprès des apprenants sud-coréens.
Mes impacts sur les ressources financières se traduisent par des économies réalisées par rapport au coût élevé de mes concurrents (institut privé ou tuteur privé). Concernant les impacts sur les ressources sociales, il est question d'améliorer discrètement leur condition de vie : possibilité de travailler chez soi au lieu d'assister jusque tard dans un institut ou de devoir faire des concessions pour y assister.
Enfin, mes impacts sur les ressources humaines comprennent l'acquisition de nouvelles connaissances linguistiques et socioculturelles de la langue française afin d'améliorer et de développer leurs propres compétences, l'accès à la formation grâce à du tutorat/e-learning personnalisé et à des ateliers.