exemple avec Margo et les « Monsters of Montpellier »

Interview | Participer à un atelier de pratique artistique à l'université

Margo Sullivan est une étudiante d'origine américaine, en Master 2 « Éducation à la santé, l'environnement et la citoyenneté » à l'Université de Montpellier. Elle a participé à un atelier de pratique artistique dans le cadre de l'événement « Donner des Elles à l'UM - Mois des femmes ». Il était animé par Aya Kakeda, une illustratrice enseignante au Maryland Institute College of Art et à la School of Visual Art of New York.

Interview réalisée dans le cadre des #JACES2019, les Journées Arts et Culture dans l'Enseignement Supérieur.

Comment avez-vous entendu parler de l'atelier « Monsters of Montpellier » ?

J'ai reçu un mail de mon université qui m'a intéressé. On pouvait s'inscrire à un atelier en anglais, animé par une artiste américaine d'origine japonaise, sur le thème de la sorcellerie. J'ai toujours rêvé de créer un album jeunesse et j'ai lu que nous aurions la possibilité d'imprimer un livret en risographie, alors ça m'a interpellé.

J'ai de l'imagination, j'aime inventer des histoires mais je suis beaucoup moins à l'aise avec le dessin. Je me suis donc inscrite pour sortir de ma zone de confort et tenter de nouvelles choses.

Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?

Je ne connaissais pas du tout l'artiste qui animait l'atelier, Aya Kakeda, mais j'ai découvert ses œuvres et son travail en la rencontrant pendant ces deux week-ends et grâce à l'exposition qui était organisée au sein de l'université.

D'abord, nous avons appris à concevoir des personnages, réfléchir à leurs caractères et à leurs motivations. Nous devions créer des monstres, c'était vraiment ludique !

Ensuite nous sommes allés nous balader dans Montpellier afin de trouver un environnement adéquat pour nos monstres et s'inspirer du paysage urbain. Il a fallu réfléchir aux couleurs : la technique d'impression par risographie étant particulière, chaque couleur est en fait un calque qui se superpose aux autres calques. Nous devions donc déjà envisager l'impact de tous nos choix graphiques sur l'œuvre finale.

La semaine suivante, nous avons découvert le procédé d'impression par risographie. La machine que nous avons utilisée est étrange, elle ressemble à un photocopieur. L'encre est, elle, sans solvant (à base de soja) : c'est donc un procédé d'impression à la fois technique et organique.

On a appris que chaque exemplaire serait unique, car les couleurs ressortent à chaque copie d'une façon différente. L'encre est très épaisse, on a donc dû laisser sécher nos livrets pendant quelques jours.

Comment s'est passée cette rencontre avec Aya Kakeda ?

Je me suis sentie proche de cette artiste, tout d'abord parce qu'il n'y avait pas la barrière de la langue entre nous et qu'on pouvait discuter facilement.

Aya Kakeda est extrêmement bienveillante : elle nous encourageait à nous exprimer, elle était toujours positive et souhaitait vraiment nous rassurer.

Ça m'a fait plaisir d'échanger avec elle, d'autant plus qu'elle a fait ses études dans une ville que je connais bien aux États-Unis !

Elle nous a parlé de la culture du succès américaine et de la notion de performance.

C'est très difficile de créer si l'on est trop anxieux, il faut se calmer et se laisser aller. Je pense que ce sont de très bons conseils.

Auriez-vous envie de recommencer ?

Oui, tout à fait ! Je pense proposer à mes ami·e·s ce petit exercice sur les monstres. Cet atelier m'a montré que tout le monde peut créer des personnages, il n'est pas nécessaire d'avoir fait les Beaux-Arts.

J'aimerais m'autoriser à être plus créative au quotidien, je me sens inspirée, j'ai moins d'appréhension et j'ai vraiment envie de publier un livre maintenant.

Aya Kakeda n'était là que pour une courte période, donc nous étions obligés d'aller au bout du projet.

J'ai trouvé intéressant le fait d'avoir un lieu précis et un temps donné consacré à la création. D'habitude, on trouve toujours des excuses pour repousser ce moment.  

Une préférence artistique ou culturelle ?

À titre personnel, je fais du tricot et je chante.

Si je devais recommander un artiste, je dirais le musicien de jazz Jim Hall.

J'aime aussi beaucoup l'artiste Alejandro Jodorowsky, l'œuvre de Ionesco ou encore le dessin animé Yellow Submarine.

Un dernier mot ?

Il faut toujours oser dans la vie car il n'y a rien à perdre, et surtout, c'est important de ne pas se comparer aux autres.

Crédits photos : Université de Montpellier | Service culturel

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