Interview : Adélaïde crée des bijoux upcyclés qui brillent par les valeurs qu'ils transmettent

Adélaïde a lancé sa propre marque, ADREN, qui revalorise des bijoux de seconde main. Cette étudiante-entrepreneure passionnée inscrit son projet dans une démarche d'économie sociale et solidaire

Credits:
studio_adren

Le parcours d'Adélaïde

Après un BAC ES, Adélaïde s'est dirigée vers des études d'arts appliqués, notamment à travers un BTS / Bachelor en design de mode au cours duquel elle a pu découvrir l'upcycling ; en français, le surcyclage, qui consiste à récupérer des matériaux ou des produits dont on n'a plus l'usage afin de les transformer en matériaux ou produits de meilleure qualité ou d'utilité supérieure.

Après une année de césure et un master en alternance dans le domaine de la mode durable, Adélaïde est maintenant accompagnée via l'entrepreneuriat étudiant et son diplôme dédié pour lancer sa marque de bijoux upcyclés : ADREN, qui s'inscrit dans l'économie sociale et solidaire (ESS), notamment au travers d'une collaboration avec Emmaüs.

L'interview d'Adélaïde

Pouvez-vous expliquer le principe de votre projet ?

La marque ADREN est spécialisée dans la création de bijoux upcyclés conçus à 100 % à partir de matériaux de seconde main.

Chaque pièce est unique, mixte et contribue à soutenir l'insertion professionnelle en collaborant avec une entreprise de l'économie sociale et solidaire (ESS) pour la production.

La marque propose également de sensibiliser des publics à l'éco-responsabilité dans la mode en proposant des ateliers d'upcycling aux entreprises (bijoux ou vêtements).

Comment est née l’idée ?

L'idée est venue très simplement en récupérant de vieux bijoux dormants dans les placards de ma maman.

Après un gros tri, elle souhaitait s'en débarrasser car ils étaient cassés, démodés ou abîmés. Mais impossible de les donner ; je l'avais tellement vu les porter, ils étaient chargés de souvenirs et d'histoires, j'ai donc décidé de les transformer, réparer, remettre au goût du jour afin de pouvoir les porter à mon tour. Cette expérience m'a inspiré et poussé à étendre cette démarche à d'autres bijoux anciens, récupérés auprès de proches et dénichés en brocantes.

Quels sont les points forts de l’upcycling, pour vous, pour les consommateurs ?

L'upcycling est une façon de créer basée sur le sourcing : on part de la matière pour imaginer la pièce finale et non l'inverse.

Photo de deux mains arborant des bijoux surcyclés
Credits:
studio_adren

C'est un processus beaucoup plus long et fastidieux mais qui permet de remettre l'artisanat au cœur de la mode et d'apprécier l'unicité de chaque pièce pour les consommateurs.

Chaque création est pensée et réalisée en prenant en compte ses qualités et ses défauts, mais le résultat final est toujours chargé d'histoire.

Comment vous êtes-vous rapprochée d’Emmaüs et qu’est-ce que cela apporte au projet ?

Travailler avec Le Relais (qui fait partie du mouvement Emmaüs) était assez logique puisque je connaissais déjà les équipes, le fonctionnement, les stocks, etc. Et puis après deux années d'alternance au sein de l'économie sociale et solidaire, pour que mon projet me ressemble, il était évident qu'il devait y avoir un impact social positif.

Quel est votre parcours ? Qu'est-ce qui vous a mené jusqu'à la création de ce projet ?

Après l'obtention de mon BAC, je me suis dirigée vers des études d'arts appliqués en commençant par une MANAA, une mise à niveau en arts appliqués. Cela m'a permis de découvrir différents secteurs du design (architecture, graphisme, produit et mode) et de confirmer mon appétence pour le design de mode. Ce BTS / bachelor en design de mode m'a permis de faire un stage de deux mois en Inde, d'apprendre à créer une collection de A à Z et de découvrir la technique de l'upcycling.

J'ai ensuite fait le choix de prendre une année de césure pour monter le projet "Je file en couleurs" et partir quelques mois en solitaire pour une traversée de l'Asie du Sud, à la rencontre des traditions et des professionnels aux idées innovantes et durables.

Photo d'une main tenant un collier avec une vue sur une plage et la mer
Credits:
studio_adren

À mon retour, j'ai repris les études et débuté le Master ENAMOMA (Mode et Matière) co-créé par l'EnsAD, Les Mines et l'Université Paris Dauphine. Ce nouveau master spécialisé dans la mode durable a été l'opportunité pour moi d'entrer dans le monde professionnel grâce à l'alternance. J'ai ainsi travaillé deux ans au sein du centre de tri du Relais Val-de-Seine afin d'effectuer deux missions : améliorer les processus de tri et la connaissance du vintage puis développer un projet d'upcycling.

Dans un premier temps, j'ai donc formé les équipes aux tendances et rédigé un référentiel de tri complet. Par la suite, j'ai créé la marque et le laboratoire d'upcycling R/, travaillé sur la première collection en collaboration avec la pionnière de l'upcycling, Maroussia Rebecq d'Andrea Crews, et encadré des étudiants en stage de stylisme, modélisme et communication. Nous avons ainsi lancé quatre collections comprenant du vêtement et de l'accessoire, vendues en ligne et en boutique Ding Fring.

À la suite de ces deux années intenses, j'ai eu le besoin de faire une pause et j'ai fait le choix de découvrir d'autres projets. J'ai donc quitté Le Relais pour entrer dans le monde du freelance. J'ai eu l'occasion d'effectuer quelques missions et de découvrir le secteur de la vente.

C'est à la rentrée 2023 que j'ai pris la décision de lancer ma marque de bijoux upcyclés, que je créais déjà depuis quelques années. J'ai ainsi fait le choix de me faire accompagner et d'intégrer l'incubateur PSL Pépite via le cursus D2E (diplôme étudiant-entrepreneur).

Photo d'un collier surcyclé créé par Adélaïde
Credits:
studio_adren

Que vous a apporté le statut national étudiant-entrepreneur ?

Le statut national d'étudiant-entrepreneur m'a permis d'avoir un véritable cadre de travail avec un accompagnement, d'avoir accès à des ateliers, des locaux où travailler et rencontrer d'autres porteurs de projets, mais également de garder les avantages étudiants liés à mon université, comme la pratique du sport via l'association, l'accès aux bibliothèques, etc.

Est-ce que c’est une expérience que vous recommanderiez et pourquoi ?

Oui, complètement, le parcours est adaptable à chaque profil, les équipes sont ultra disponibles pour nous aider et font tout pour répondre à nos questions ou nous trouver les bons interlocuteurs.

Cela permet d'avoir un cadre et un accès à un réseau de professionnels.

Des conseils à donner aux étudiants qui voudraient se lancer dans un projet entrepreneurial ?

Pour les étudiants aspirants à entreprendre, commencez par accepter que vos débuts ne seront probablement pas parfaits.

Chaque erreur vous rapprochera des idées géniales. Il est essentiel de se lancer, d'accepter les erreurs et de laisser de côté l'égo pour progresser.

retrouver ADREN sur le web ?

Photo d'un bracelet surcyclé créé par Adélaïde
Credits:
studio_adren

L'entrepreneuriat étudiant

Si vous avez une idée, même embryonnaire, que vous trouvez innovante, qui vous tient à cœur, et que vous souhaitez monter un projet pour la développer, l'entrepreneuriat étudiant est sûrement fait pour vous ! Il s'agit d'un accompagnement, d'un statut étudiant spécifique et même d'un diplôme dédié, qui vous permettent de tester votre idée en toute sécurité.

Node Footer Info