Y compris avec vous-même

Concordia, créatrice de rencontres depuis 70 ans

Depuis 1950, l'association Concordia vous propose de participer à des projets de solidarité, à l'international comme en France.

Concordia met en place des programmes de rencontres entre jeunes et pour les jeunes. Présente dans 11 régions, elle vous permet de trouver un projet, pour découvrir une structure, un milieu, pour vous découvrir des compétences, pourquoi pas une vocation, notamment via des volontariats à moyen ou long terme. Plusieurs jeunes partagent ici leur expérience du programme ESS'Team en particulier, qu'ils ont rejoint en Service Civique alors qu'ils étaient étudiants, parfois dans le cadre d'une césure. Témoignages complétés par les explications d'Hena Javaid, chargée de projets Service Civique à Concordia.

 

Hena, peux-tu nous expliquer le programme ESS'Team ?

Hena : On l'a imaginé en 2015, un an après la loi sur l'économie sociale et solidaire (ESS). On est partis du constat qu'énormément de jeunes venaient nous voir pour nos projets de volontariats, notamment à l'étranger. Et...

Quand on questionnait les motivations, c'était souvent une envie de faire quelque chose qui a du sens, de marquer une pause dans son parcours ou ses études et de faire quelque chose de solidaire.

Quand on parle à tous ces jeunes de la possibilité de s'engager, en France, dans le champ de l'économie sociale et solidaire, on se rend compte qu'ils ne savent souvent pas ce qu'est l'économie sociale et solidaire, tout en y adhérant, mais sans le savoir.

On a donc décidé de monter un projet de promotion de l'ESS via le dispositif du Service Civique.

Comment ça marche ?

Hena : On accueille chaque année une trentaine de volontaires en Service Civique, qui sont répartis dans des structures de l'ESS partenaires de Concordia. Dans les structures, les volontaires sont en général en binôme et l'idée c'est qu'ils découvrent l'ESS en étant en immersion.

En plus, une fois par mois, on propose des temps collectifs, des temps d'échange et de débat entre volontaires afin qu'ils puissent partager leurs expériences individuelles dans chaque structure, et parfois des sorties pour découvrir d'autres structures.

L'idée, pour eux, c'est d'être critique et aussi de voir ce qui se fait sur le terrain.

On les encourage aussi à monter des projets personnels, bien sûr en lien avec leur mission et les valeurs de l'ESS. On découvre sa place dans un groupe, on apprend à respecter la parole de chacun, à pratiquer l'autogestion, à co-construire des projets, etc.

 

Quel est votre parcours et votre ressenti par rapport à cette expérience ?

Hena : J'ai fait un Service Civique en 2016 dans la première promo ESS'Team au sein de Artisans du monde, dans le domaine du commerce équitable. Je pensais travailler sur l'aspect commercial et finalement ma mission était plutôt tournée vers l'éducation.

Je devais faire du lien avec les assos locales de différentes régions, remonter leurs besoins, je faisais beaucoup d'actions de sensibilisation dans des écoles pour présenter le commerce équitable, montrer comment le commerce mondial engendrait des inégalités.

Le premier truc que j'ai acquis, c'est une conscience politique.

Je faisais du management international et c'est ma mission de Service Civique qui m'a permis de prendre conscience de ces problématiques.

William : J'ai fait un Service Civique au GNIAC, le Groupement National des Initiatives et Acteurs Citoyens. Je gérais les réseaux sociaux et puis comme j'étais passionné par l'audiovisuel et que j'avais des compétences, j'ai vite réalisé des interviews vidéo des membres et du montage de reportages. Au GNIAC, on peut lancer un projet, et comme il y a 500 membres, on bénéficie d'un réseau pour nous accompagner dans ce projet. La vidéo permettait de les mettre en valeur.

Marie-Amandine : J'ai fait mon Service Civique dans une coopérative, Pointcarré, à Saint-Denis, où j'étais chargée de l'animation d'un café et d'une boutique. Ce qui me plaisait chez eux, c'était le fait de valoriser l'artisanat local, celui de Seine-Saint-Denis.

J'avais un parcours théâtral et j'avais envie d'en apprendre plus sur la ville où j'avais fait mes études.

J'avais besoin à ce moment-là de prendre un peu de recul par rapport au théâtre et je trouvais ça cool de faire des trucs un peu concrets après un temps à la fac qui était plus théorique.

Auriane : J'ai fait mon Service Civique dans l'association des Canaux, la maison des économies solidaires et innovantes. Comme l'association venait d'être créée, les missions étaient assez variées. Au début je faisais de la cartographie : on référençait tous les acteurs de l'ESS en Île-de-France, et après, je me suis tourné vers le commerce éthique avec l'organisation de marchés de Noël et ça m'a appris à m'adapter à plein de situations, à faire du relationnel avec des professionnels.

Et ça m'a appris à avoir plus confiance en moi.

Adèle : J'ai fait mon Service Civique après une licence d'arts plastiques, où il peut y avoir de l'engagement mais ça manquait de concret. On faisait beaucoup de dossiers, de travail universitaire. Je faisais déjà beaucoup d'associatif mais j'ai décidé de faire une année de césure pour ce Service Civique.

Via Concordia, je me suis engagée au CJDES, le Centre des jeunes, des dirigeants, des acteurs de l'économie sociale et solidaire. Ma mission était de participer à la vie de l'association : organiser les rendez-vous, animer les réseaux sociaux, etc. Ils avaient un gros projet autour des présidentielles, qui consistait à dépasser les frontières franciliennes pour créer des débats sur des questions de l'ESS soulevées par les acteurs locaux.

On a développé des partenariats dans six grandes villes de France pour des rencontres entre les acteurs. C'était top parce qu'on a pu s'interroger avec les acteurs locaux sur les actions à mettre en place et animer les débats.

C'était hyper formateur parce qu'il fallait travailler dans l'écoute tout en faisant avancer les projets, s'exprimer devant des publics captifs et moins captifs.

Cela m'a beaucoup professionnalisé. Et je dois beaucoup à mon tuteur qui m'a motivé à postuler à Sciences Po (Grenoble), parce qu'il y a des diplômes qui sont relatifs à la culture ou à l'ESS. J'y croyais pas du tout et finalement j'ai été prise.

Qu'est-ce qui compte le plus dans l'ESS, pour chacun·e de vous ?

Marie-Amandine : Le plus important pour moi c'est la valorisation de l'humain, avant le travail, l'argent, la hiérarchie. Des valeurs de solidarité.

Auriane : Ce qui me plaît le plus dans l'ESS c'est que dans n'importe quel projet, on se regroupe autour de valeurs communes et en particulier de mettre la planète et l'humain au cœur de chaque projet. Et une solidarité entre les structures, pas de concurrence à outrance ; un milieu serein et bienveillant.

Adèle : C'est aussi un mode de fonctionnement qui est davantage tourné vers la collaboration et le dialogue et ça m'a marqué, que les structures soient plus stables parce qu'elles coopèrent mieux. Les gens sont aussi en général plus engagés et motivés parce qu'ils font réellement partie de la structure dans laquelle ils travaillent.

William : Au début, je ne connaissais pas l'ESS. Et à la base, je sortais d'un master et je cherchais à faire de la communication. Mais je voulais faire quelque chose avec davantage d'échanges humains. J'ai travaillé dans des banques, c'était sympa, on fait de l'argent ; mais quand le milieu n'est pas spécialement bienveillant ou quand il ne faut faire que du chiffre, ça ne me convient pas. Pour moi, l'argent engendre de la pression, la pression engendre un mauvais climat.

L'ESS c'est s'investir dans une activité en étant aligné avec ses valeurs.

L'association a aujourd'hui 70 ans ; ses objectifs ont-ils changé au fil du temps ?

Hena : Concordia est née en 1950 à la suite de la seconde guerre mondiale car il y avait un grand besoin d'éduquer les gens à la politique, leur faire prendre conscience de leur rôle de citoyen. À ce moment-là, notre objectif était surtout de créer des espaces de rencontre entre de jeunes français, allemands et anglais afin de lutter contre les intolérances et les discriminations en les faisant travailler sur des projets communs.

 

Mais finalement, quand on voit ce qu'on fait maintenant, en 2019, on a toujours ces espaces de rencontre, ces missions collectives, mais cela dépasse l'interculturel.

L'idée reste de faire se rencontrer des personnes qui ne se seraient sûrement jamais croisées dans un autre cadre.

 

N'hésitez pas à vous renseigner sur les projets qui pourraient vous convenir, sur le site de Concordia

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