Renaissance Upcycling, le textile revu sous toutes les coutures

Caroline a mis sa fibre entrepreneuriale au service de la transformation responsable des vêtements.

L'idée, c'était de répondre au problème de la surproduction de textile dans l'industrie de la mode.

L'envie d'entreprendre - Épisode 9 - Renaissance Upcycling

Bonjour, je m'appelle Caroline Charvet et j'ai créé Renaissance Upcycling.

C'est quoi, Renaissance Upcycling ?

C'est un service d'upcycling qui permet de faire transformer ses vêtements et les porter sous une nouvelle forme. Comment ça marche du côté du client ? Il suffit de choisir un des patrons qu'on propose et on met en relation la personne avec un de nos couturiers partenaire qui va donc transformer sa pièce sur mesure.

C'est quoi, l'upcycling ?

Dans le recyclage, il y a souvent un retraitement qui est chimique ou en tout cas, la fibre va être séparée, via différents procédés selon les types de fibres textiles. L'idée de l'upcycling, c'est de retravailler le textile, sans déconstruire cette fibre, tout simplement en faisant appel à un petit peu de créativité. On démonte totalement la pièce, on découpe le nouveau patron dedans et réassembler une pièce qui sera totalement différente.

Le but de ce projet, c'est de récupérer le textile, de revaloriser le textile et aussi de renouveler son dressing sans forcément acheter des vêtements neufs. On propose une dizaine de patrons : il y a un peu de tout. Des jupes, des robes salopettes, différents types de sacs...

Quels sont les enjeux ?

L'idée, c'était de répondre au problème de surproduction de textile dans l'industrie de la mode. Depuis très jeune, j'avais envie de bosser dans la mode, mais je trouvais qu'il y avait plein de problèmes dans l'industrie. Il y avait notamment le problème des ouvriers textiles qui n'étaient pas bien rémunérés, avec des conditions de travail désastreuses. Il y avait le problème des matériaux utilisés, très polluants. Je me suis rendu compte qu'il y avait un problème qui dépassait tous les autres : le fait de trop produire, ce qui exacerbait les autres problèmes qui en découlaient. Je me suis dit que, à la source, il y avait déjà suffisamment de textile produit et qu'on avait tout simplement une ressource textile dans notre placard, sous nos yeux, qu'on n'utilisait pas et qui donc pouvait l'être.

Pourquoi avoir créé ce projet ?

Au début, je m'intéressais vraiment aux marques responsables qui se lançaient et qui essayaient de trouver des alternatives pour produire plus localement, avec des matériaux plus responsables. Mais comme j'avais identifié ce problème de surproduction textile et de surconsommation de vêtements côté consommateurs, je me suis rendu compte qu'on pouvait aller encore plus loin et que malheureusement, les marques responsables étaient toujours dans ce discours de surconsommation. C'est-à-dire que même si on allait par exemple produire mieux, localement, l'objectif, c'était de produire moins. Et c'est comme ça que j'ai eu l'idée de l'upcycling. Donc il y avait d'une part ma recherche de projet professionnel, ce dans quoi je voulais m'engager. Et puis aussi des raisons plus personnelles : moi-même, je récupérais des pièces de mes parents, mes grands-parents, j'avais plein de vêtements que je mettais plus et que j'avais envie de transformer. Comme j'avais pas forcément à l'époque les compétences en couture, l'idée a fait son chemin et c'est comme ça que j'ai développé ce service.

Pourquoi l'entrepreneuriat étudiant ?

J'avais opté pour un master entrepreneuriat, très appliqué à mon projet et quand j'ai appris que j'étais pas obligée d'attendre la fin de mes études pour me lancer, j'étais super contente, déjà, de me lancer plus tôt. J'étais encore dans le cadre d'un stage de fin d'études où j'avais six mois pour explorer, me donner une chance de lancer ce projet. Et du coup, c'était très rassurant et en même temps, c'était génial parce que vu que de toute façon, j'avais envie de me lancer à la fin de mes études, j'avais l'impression de gagner du temps.

Quels conseils aux étudiants-entrepreneurs ?

Un premier conseil : se lancer pour ceux qui hésitent parce que si on ne fait pas le premier pas, forcément, on pourra pas savoir si on va y arriver ou pas. Et pour ça, il faut lever les freins. Donc, en parler à sa famille, trouver des structures pour être accompagné et pas se lancer complètement seul. Moi, j'avais eu la chance d'avoir le Pépite, et il y a des profs qui peuvent vous faire des retours. Et un deuxième conseil : moi, on m'a beaucoup dit : il faut écouter ses clients, il faut interroger des gens, etc. J'étais dans un sujet assez innovant. Quand j'ai eu l'idée de mon projet, je savais même pas que le terme upcycling existait puisque j'avais juste l'idée de transformer mes vêtements pour éviter de produire du textile, et en fait, ça s'appelle l'upcycling. Mais du coup, comme c'est quelque chose d'innovant, les gens connaissent pas forcément. Donc quelque part, je me dis que si j'avais pas persévéré, peut-être que je me serais jamais lancée parce que les gens me disaient : mais qu'est-ce que c'est en fait ? Pourquoi tu veux faire ça ? Donc il faut trouver le bon équilibre entre écouter son client et se remettre en question pour pas partir tête baissée sur une fausse route, et aussi se faire un peu confiance et aller au bout d'une idée qui est peut-être innovante et qui aura des suites, par ailleurs.

L'entrepreneuriat étudiant

Caroline a monté son projet en s'appuyant notamment sur le Statut National Étudiant-Entrepreneur. Ce statut, délivré par le ministère de l'enseignement supérieur et piloté par un réseau de structures dédiées, les Pépite, permet de tester une idée et de professionnaliser un projet, que ce soit via une entreprise ou une association... tout en restant étudiant. Ce statut spécifique ouvre des possibilités d'accompagnement renforcé et permet de mieux concilier cursus et projet entrepreneurial. Il permet en outre d'accéder à des espaces de co-working, à un accompagnement et même à un diplôme dédié : le D2E.

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