Pour accompagner les transitions environnementales et sociétales sur ses campus, l’Université de Bordeaux a créé, en 2021, une communauté d'étudiantes et étudiants engagés : les ambassadeurs des transitions. Nour Smili, étudiante en licence de géologie à l'Université de Bordeaux et ambassadrice depuis 2022, a répondu à nos questions.
En quelques mots, pouvez-vous nous dire en quoi consiste "l'ambassadorat" des transitions environnementales et sociétales mis en place par l’Université de Bordeaux ?
Nour Smili : Notre mission en tant qu’ambassadeurs et ambassadrices des transitions est de sensibiliser la communauté étudiante aux enjeux environnementaux et sociétaux à travers une riche programmation événementielle.
L’équipe compte 20 étudiants, de la licence 2 au master 2, répartis sur tous les campus : Bordeaux, Talence, Pessac, Agen et Périgueux. Les recrues sont engagées dans le cadre d’un contrat étudiant de 200 heures. C’est l’institut des transitions, une instance administrative de l’Université de Bordeaux, qui en est le pilote.
Parmi les actions menées, lors de la journée de la réduction des déchets le 22 novembre, nous animons une compétition autour d’une clean walk sur les sept campus dont le principe est de ramasser le plus de déchets. Le campus qui aura collecté le plus de déchets pourra désigner l’association étudiante DD&RS à laquelle nous décernerons une subvention. Par ailleurs, depuis maintenant trois ans, nous animons les Green Games : une compétition inter-campus avec un quiz sur les enjeux environnementaux et sociétaux inspiré de "Questions pour un champion" . L’équipe victorieuse remporte un voyage (en train bien sûr !) dans l’une des universités partenaires du projet ENLIGHT 1. Grâce aux Green Games, nous avons sensibilisé plus de 1200 étudiants en trois ans.
De quelle façon les étudiantes et étudiants sont-ils impliqués dans le processus de transitions environnementales et sociétales à l’Université de Bordeaux ?
N. S. : Le programme des ambassadeurs des transitions a été créé en 2021, il est financé par la CVEC. Nous comptons actuellement 20 ambassadeurs et ambassadrices ainsi qu'une coordinatrice, elle-même étudiante. Elle participe, avec la chargée d’animation et sensibilisation, au recrutement des ambassadeurs chaque année.
Au-delà de l’animation sur les campus, certains ambassadeurs participent aux chantiers transformateurs de l’université, comme l’intégration des enjeux environnementaux et sociétaux à l’offre de formation. Nous sommes deux ambassadeurs à participer au conseil scientifique et des usagers qui va orienter le groupe de travail autour de la création de l’UE transversale sur les enjeux de transitions. Nous sommes également représentés au conseil des transitions par notre coordinatrice qui fait remonter notre regard au sein de cette instance d’évaluation de la politique des transitions de l’université.
Certains d'entre nous s'engagent également dans d'autres associations étudiantes dédiées aux transitions, comme :
- l'association Ambigu qui mêle biologie et géologie universitaire,
- l'association Karavan qui agit pour la solidarité internationale et locale,
- l'association féministe Meuf (Mouvement étudiant universel féministe),
- Bambou, une association étudiante dédiée au développement durable,
- l’Astragale et la Fourmi, association engagée en faveur de la biodiversité,
- etc.
D'autres se consacrent uniquement à leurs missions d’ambassadeur, tout en gardant du temps pour leurs études.
Quelle a été votre motivation à rejoindre le programme d’ambassadorat des transitions à l’Université de Bordeaux ? Comment en avez-vous eu connaissance ?
N. S. : En janvier 2022, j’ai participé à une fresque du climat présentée par une ambassadrice des transitions, lorsque j'étais en L1. C'est elle qui nous a parlé du projet et ça m'a tout de suite séduite. J'ai toujours voulu me sentir active et utile au sein de la communauté universitaire et surtout d'essayer de changer les choses en m'impliquant davantage dans des actions concrètes.
Parlez-nous des initiatives en lien avec la Semaine étudiante de réduction des déchets (SERD) et le mois de l’économie sociale et solidaire (ESS), qui se déroulent en novembre.
N. S. : Depuis 3 ans nous participons à l’animation de la Semaine étudiante de réduction des déchets (SERD) sur tous les campus à travers une clean walk, une conférence, des ateliers, etc. Nous travaillons avec de nombreuses associations étudiantes pour relayer nos initiatives auprès des étudiants, mais aussi co-créer et animer certains événements. Pour ce faire, l’institut des transitions organise régulièrement des appels à manifestation d’intérêt. En plus de la compétition clean walk en partenariat avec les associations étudiantes de chaque campus, le 22 novembre prochain, d’autres animations sont prévues comme une table ronde sur le thème de "déchets plastiques et inégalités" avec la participation de : Zéro Waste Bordeaux, l'association Etu Recup, l'entreprise spécialiste du recyclage Eco Micro, le bureau d’étude en ingénierie environnementale M. et Mme Recyclage, l'association Surf Rider qui agit notamment pour la protection de l’océan, des vagues et du littoral, et bien d'autres. Nous faisons évidemment intervenir nos laboratoires de recherche experts sur la question. A l’issue de la table ronde, nous tiendrons un espace de médiation pour la rencontre du public avec les associations, partenaires, chercheurs, doctorants et porteurs de projets en matière de déchets à l’université.
Que vous apporte le fait d'être ambassadrice des transitions du point de vue de l'expérience professionnelle ?
N. S. : L'expérience en tant qu'ambassadeur est un vrai plus sur le CV ! Déjà, cela dénote d'une forte implication dans la vie universitaire et d'un véritable engagement. L'expérience acquise en communication, animation, médiation par les pairs, mais aussi la représentation étudiante, et j'en passe, ne peut qu'être bénéfique pour la suite. Cet emploi étudiant nous offre de réelles opportunités, par exemple : certains d'entre nous ont pu échanger avec la ministre de l'Enseignement supérieur, ou représenter l'Université de Bordeaux lors d'évènements nationaux comme le Climat Libé Tour Paris 20232 - auquel j'ai pu participer. Je vise un master de médiation scientifique, mon expérience sera donc grandement valorisée.
Où rencontrer les ambassadeurs et ambassadrices des transitions ?
- Sur les campus de l'Université de Bordeaux à Agen, Bordeaux, Périgueux, Pessac et Talence.
- En suivant le compte Instagram ambassadeurs et ambassadrices des transitions
1 Enlight est un consortium entre 10 universités européennes qui a pour objectif le développement de nouvelles méthodologies de formation et de recherche, en particulier autour des enjeux de : santé et bien-être, transformation numérique, changement climatique, énergie et circularité, inégalités sociales, culture et créativité.
2 Climat Libé Tour Paris 2023 est un rendez-vous itinérant proposé par le quotidien Libération, tout au long de l'année 2023, pour témoigner des enjeux de la transition écologique et trouver des solutions dans les territoires (à Paris, Bordeaux, Lyon, Dunkerque et Nantes).