Gaz hilarant : des effets secondaires qui ne font pas rire

Le sujet peut prêter à sourire mais pas les risques pour la santé. Circulant dans les soirées étudiantes, ce gaz peut être dangereux.

C'est quoi, le gaz hilarant ?

Usage premier

C'est un gaz utilisé en cuisine dans les siphons à chantilly, à l'hôpital comme anesthésiant, dans des aérosols d'air sec ou des bonbonnes pour l'industrie.

Usage détourné

Des ballons de gaz hilarant circulent de plus en plus dans les soirées étudiantes. Légal en France et en vente libre, ce gaz - le protoxyde d'azote - est utilisé la plupart du temps à des fins euphorisantes et récréatives. Il peut néanmoins générer des troubles graves de la santé. Plusieurs municipalités en ont encadré la consommation et la vente.

Dans les soirées étudiantes, il est souvent transféré dans des ballons de baudruche afin d'être aspiré par la bouche. L'effet recherché : une euphorie comparable à l'ivresse, des rires incontrôlables, des distorsions visuelles et auditives, des modifications de la voix...

Quels risques pour votre santé ?

Il est important que vous connaissiez ces risques et que les organisateurs de soirées communiquent à ce sujet.

Les effets secondaires

Le protoxyde d'azote peut entraîner des effets indésirables, qui disparaissent généralement 15 minutes après l'arrêt de l'inhalation mais qui peuvent persister quelques heures, voire quelques jours, en fonction de la dose consommée :

  • nausées et vomissements
  • maux de tête
  • crampes abdominales
  • diarrhées
  • somnolence et légère baisse de la vigilance dans les 30 minutes qui suivent la prise
  • vertiges
  • acouphènes (perceptions de bourdonnements en l'absence de bruit extérieur)

À forte dose, sa consommation peut aussi entraîner :

  • confusion, désorientation
  • difficultés à parler et à coordonner ses mouvements
  • faiblesse musculaire
  • ralentissement ou des irrégularités du rythme cardiaque.

Les risques

Chaque prise entraîne des risques, quelle que soit la fréquence de l'usage :

Risque de brûlure par le froid

Le gaz libéré est extrêmement froid. L'inhalation directement à la cartouche expose à de graves risques de gelures du nez, des lèvres et des cordes vocales.

Manque d'oxygène pouvant entraîner la mort

Les cartouches sont très concentrées en protoxyde d'azote, et des inhalations répétées peuvent conduire à la mort par asphyxie.

Risque de perte de connaissance

Les pertes de connaissance peuvent par exemple entraîner une chute grave, avec risque de fracture(s), de traumatismes...

Perte des réflexes de la toux et de la déglutition

Ce risque est potentiellement mortel s'il y a « fausse route » des vomissements vers les poumons, surtout en cas de perte de connaissance.

L'usage régulier entraîne...

  • des pertes de mémoire
  • des troubles de l'érection
  • des troubles de l'humeur de type paranoïaque
  • des hallucinations visuelles
  • des troubles du rythme cardiaque
  • une baisse de la tension artérielle

Ces troubles sont réversibles à l'arrêt de la consommation.

L'usage chronique à fortes doses entraîne...

...une carence en vitamine B12 qui peut provoquer des affections de la moelle épinière à l'origine de troubles neurologiques :

  • fourmillements ou engourdissements des doigts et des orteils
  • difficulté à marcher due à une faiblesse des jambes et des troubles de l'équilibre
  • sensations de décharges électriques dans la nuque

La carence en vitamine B12 peut également provoquer une anémie qui se manifeste par...

  • une fatigue chronique
  • une perte de force
  • une faiblesse immunitaire

Ces troubles peuvent apparaître tardivement (après plusieurs mois d'utilisation). Ils sont généralement réversibles à l'arrêt de la consommation en suivant un traitement à base de vitamine B12.

Le surdosage

Il se manifeste par...

  • des troubles moteurs
  • des altérations de la perception
  • et plus rarement des convulsions

Il peut être la cause d'une détresse respiratoire pouvant entraîner la mort.

La dépendance

Le potentiel addictif du protoxyde d'azote reste discuté, mais chez certains usagers, le faible coût du produit et la disparition rapide des effets recherchés peuvent les inciter à renouveler fréquemment les prises et conduire à une consommation excessive.

À l'arrêt de la consommation, les usagers réguliers peuvent ressentir de l'anxiété, de l'agitation, des douleurs abdominales et des tremblements.

Que faire en cas de besoin ?

Urgence

Si l'une des personnes rencontre l'un des symptômes décrit ci-dessus, appelez immédiatement les secours.

Informations

Si vous rencontrez un problème dans votre consommation, DroguesInfoService vous informe, vous conseille sur son site et répond à vos questions de 8h à 2h au 0 800 23 13 13 (appel gratuit depuis un poste fixe).

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