Unico - Collecter et connecter les déchets

Clément a co-fondé un système pour optimiser la collecte des déchets, dans le cadre de l'entrepreneuriat étudiant.

Selon moi, les erreurs, c'est le propre de l'entrepreneur. Si tu fais pas d'erreurs, c'est que tu t'es trompé quelque part ou alors que t'es pas capable de les voir.

L'envie d'entreprendre. Épisode 8 - Unico

Avec Unico, on a pour ambition de révolutionner la logistique déchets grâce au premier ERP de l'économie circulaire. En gros, c'est un service numérique intégré à destination des collecteurs de déchets, publics, privés ou associatifs pour faciliter et optimiser toute leur logistique de collecte.

Comment ça fonctionne, concrètement ?

Aujourd'hui, sur les deux interfaces, on a le gestionnaire qui, d'une part, va avoir accès à des modules de facturation, des modules de gestion des plannings, des remontées d'incidents, de traitement des demandes d'usagers et il va pouvoir transmettre toutes ces informations à ses opérateurs de terrain donc des chauffeurs, des ripeurs, des éboueurs... pour leur permettre, via une petite tablette embarquée, de se repérer sur son territoire, de modifier à la marge sa tournée de collecte et de pouvoir surtout prendre des photos s'il y a des incivilités et des dépôts sauvages et proposer ensuite une cartographie du territoire en fonction des performances de tri, des taux de présentation, et permettre à la collectivité d'itérer ensuite pour être plus innovante et participer à un meilleur service public.

Quels avantages pour vos clients ?

Concrètement, l'avantage numéro un, c'est qu'on leur facilite la vie. Aujourd'hui, sans être trop caricatural, ils ont à leur disposition des tableaux Excel, du bouche à oreille et une petite feuille de papier sur laquelle ils vont faire le reporting. C'est plus suffisant au vu des nouveaux enjeux réglementaires, économiques et environnementaux.

Et donc, ils ont besoin de passer sur des solutions numériques, sur de la data, sur l'exploitation de solutions intégrées et logicielles collaboratives pour leur permettre de se faciliter la vie, de faire des économies en termes de temps, en termes d'argent in fine aussi. Et puis d'améliorer la relation usager et la qualité de service rendu aux contribuables.

Quels sont les enjeux ?

Concrètement, on a identifié avec Unico que le secteur était soumis à de fortes pressions pour qu'il évolue, donc concrètement, il va être plus complexe, techniquement, des objectifs de tri, des objectifs de démultiplication des flux de collecte. Donc on veut trier mieux, plus, recycler nos déchets.

C'est aussi une pression économique forte parce qu'on a des coûts d'incinération, d'enfouissement qui explosent et une pression réglementaire qui vient presser ces acteurs, avec la loi AGEC récemment, la LTECV en 2015, à prendre des décisions et à muter au niveau de leurs services pour être plus innovants, plus cohérents et plus transparents. On se propose de le faire avec des solutions qui, en plus, sont relativement ludiques et qui participent à améliorer les usages finaux.

Pourquoi avoir créé Unico ?

Tous les trois, à l'origine du projet, on était dans une école d'ingénieurs donc il y avait Jules, Colin et moi-même, Clément. On s'est lancés parce qu'on avait envie d'avoir un impact environnemental fort qui s'est ensuite mué en une volonté un peu plus globale d'impact environnemental, mais aussi social, à travers les enjeux de relations usagers et de sensibilisation de la population. Faire en sorte que l'usager devienne aussi acteur de sa production de déchets, du moins qu'il en prenne conscience.

Et de fil en aiguille, on a participé à des tournées de collecte : on s'est rendus dans pas mal de collectivités, on a compris les enjeux et on s'est rendu compte qu'il y avait vraiment une place pour les outils numériques dans cette transition vers une économie circulaire.

Et c'est là où on s'est dit qu'en tant qu'ingénieurs, c'était aussi notre responsabilité de mettre nos compétences en avant sur ces domaines-là.

Votre avis sur le statut étudiant-entrepreneur ?

On a eu la chance d'être tous les trois tour à tour étudiants-entrepreneurs au sein de plusieurs structures le Pépite OSER d'abord, ensuite le Pépite HESAM. La force de ce statut, c'est qu'on est face à des personnes qui sont là pour nous accompagner, qui sont neutres, qui sont désintéressées par rapport à cette démarche.

Et nous, on a vraiment eu la chance de rencontrer des gens incroyables, de participer à des ateliers qui nous ont formés à nos tout débuts, donc quand on en avait le plus besoin, avec un œil parfois critique, mais qui nous fait avancer sur le projet. Je pense notamment à des mises en relation, des ouvertures sur de la documentation, des ateliers, des choses qui sont cruciales quand on commence. Et aujourd'hui, on essaie de rendre la pareille au mieux parce que c'est hyper gratifiant.

Un conseil aux étudiants-entrepreneurs ?

Il n'y a pas de solution miracle à cette question, on a tous envie d'avoir la réponse, de griller les étapes. Selon moi, les erreurs, c'est le propre de l'entrepreneur. Si tu fais pas d'erreur, c'est tu t'es trompé quelque part ou alors que t'es pas capable de les voir.

Par contre, il y a trois caractéristiques qui sont super importantes. La première, c'est d'être à l'écoute de toutes les opportunités. Donc savoir écouter les besoins au niveau de ton marché, savoir écouter les gens qui peuvent potentiellement te conseiller, les financements qui s'ouvrent à toi.

Savoir être persévérant aussi par rapport à ça parce que des désillusions, il y en a tous les jours et il faut faire face, la tête haute. Et ça, c'est la caractéristique propre à tous les entrepreneurs : savoir être résilient et et c'est ça qui est chouette aussi.

Et le troisième point, c'est de savoir s'entourer. Donc, quand il y a des gens qui sont altruistes et qui sont prêts à nous tendre la main, ne pas hésiter à la récupérer, puis à la tendre en retour aux personnes qui nous suivent.

L'entrepreneuriat étudiant

Clément a monté son projet en s'appuyant notamment sur le Statut National Étudiant-Entrepreneur. Ce statut, délivré par le ministère de l'enseignement supérieur et piloté par un réseau de structures dédiées, les Pépite, permet de tester une idée et de professionnaliser un projet, que ce soit via une entreprise ou une association... tout en restant étudiant. Ce statut spécifique ouvre des possibilités d'accompagnement renforcé et permet de mieux concilier cursus et projet entrepreneurial. Il permet en outre d'accéder à des espaces de co-working, à un accompagnement et même à un diplôme dédié : le D2E.

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